COD et CAP : Le dialogue est possible, l’entente impossible !
Le dialogue tant annoncé des politiques de la COD et de la CAP risque de n’avoir pas lieu. De nombreux observateurs de la scène politique s’interrogent sur le sujet sur lequel ces hommes pourraient débattre. Les positions tranchées des deux ne sont plus des secrets pour personne.
Quelques jours après l’évacuation du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Paris pour des soins adéquats, les leaders des formations politiques regroupés sous la bannière de la COD (Coordination de l’Opposition démocratique), qui avaient observé une trêve humanitaire pour ainsi «exprimer» leur solidarité à la famille de leur meilleur ennemi, ont publiquement annoncé la reprise de leurs activités de contestations politiques pour faute d’avoir, disent-ils, des réponses concrètes à leurs différentes interrogations. Des interrogations qui portaient sur l’état de Santé du président Mohamed Ould Abdel Aziz ? Les raisons du silence autour de sa santé ? Qui dirige la Mauritanie ? En effet, ils ont signé leur grand retour sur la scène politico-médiatique à travers un meeting populaire organisé sur l’esplanade du stade de la capitale. Un meeting que le président en exercice de la COD, Saleh Ould Hanana, n’a pas manqué de mettre à profit pour lancer un appel à tous les acteurs politiques et responsables de la société civile ainsi qu’aux Mauritaniens soucieux de préserver l’avenir de leur pays de se donner la main et d’entamer la main des discussions franches et sérieuses en vue d’aller une transition démocratique consensuelle. Cet appel de l’Opposition «radicale» qui a été saisi au bond par les leaders de la CAP (Convention pour l’Alternance pacifique). Et depuis les deux parties ne se sont pas encore retrouvées autour d’une table pour dialoguer.
Des positions tranchées des deux camps
Les acteurs politiques de la COD et de la CAP pourraient éventuellement se retrouver autour d’une table pour dialogue. Ce qui est toujours dans l’ordre du possible. Mais ils vont discuter de quoi ? Parce que les positions tranchées des deux camps sont connues de tous pour dire par tous les observateurs de la scène politique mauritanienne : la COD cherche à tout prix une déclaration officielle de la vacance du pouvoir après avoir longtemps scandé «Aziz dégage !» Et la CAP ne cache pas du tout son soutien indéfectible au régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. La preuve, le président Messaoud Ould Boulkheir de la CAP avait dit lors de sa fameuse conférence de presse dans son bureau à l’Assemble après son entretien téléphonique avec Mohamed Ould Abdel Aziz : «Qu’est-ce que vous appelez vacance du pouvoir ? Ne parlez pas de chose que vous ne connaissez pas. Vacance du pouvoir, qu’est-ce qui le décrète, c’est vous ? C’est parce que quelqu’un est absent que l’on parle de vacance du pouvoir ? Je regrette ! Allez voir vos références (…) Je ne réponds pas, vous ne connaissez rien au droit». Comme pour donner un avant-goût au dialogue des hommes de la COD et de la CAP au sujet de la vacance du pouvoir. Un dialogue qui risque de n’avoir pas lieu avec l’arrivée du président de Mohamed Ould Abdel Aziz qui est annoncée le 24 novembre prochain.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien