Crise Alimentaire au Sahel : Oxfam à l’assaut des décideurs !
Zeinabou Coulibaly, responsable des programmes de l’Oxfam, Sarr Mamadou, président du CSSA et Lalla Aïcha Sy, consultante auprès d’Oxfam ont organisé hier mardi, une conférence de presse à l’Hôtel Wissal, destinée à informer l’opinion de la tenue, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, d’une réunion de haut niveau sur le Sahel ainsi que de leur souci de sensibiliser les populations pour être mieux préparées aux conséquences de la crise alimentaire qui sévit dans les pays de la sous-région.
Ouvrant le bal des allocutions, Sarr Mamadou, président du CSSA (Comité de suivi de la sécurité alimentaire) a indiqué qu’une réunion de haut niveau sur le Sahel se tiendra en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a exprimé par la suite le vœu que cette réunion pourrait marquer un nouveau tournant pour la région. Sur ce, il a lu quelques passages de la note d’information sur cette rencontre : «Il est évident que pour que la paix et la prospérité règnent durablement au Sahel, les acteurs concernés doivent s’attaquer aux causes de la pauvreté chronique, de la faim et de l’exclusion et ne pas aborder que les aspects purement sécuritaire tels que le terrorisme et le trafic de drogues et d’armes».
«Investir dans l’agriculture et renforcer la résilience».
Pour sa part, Zeinabou Coulibaly, responsable des programmes de l’Oxfam a dit que cette institution humanitaire a un triple objectif pour informer, sensibiliser et sécuriser les populations du Sahel. Evoquant le 1er objectif, elle a laissé entendre que comme la crise est désormais cyclique et non conjoncturelle, tous les acteurs doivent donc sensibiliser les populations concernées pour qu’elles puissent alors se préparer pour ne pas être désagréablement surprises par les conséquences des catastrophes naturelles, entre autres, l’inondation, la sécheresse, l’attaque acridienne. Abordant le 2ème objectif, elle a attiré l’attention des uns et des autres sur les conséquences de la crise malienne en cas d’intervention militaire : «Nous devons prendre des précautions par rapport à la crise au Nord-Mali. Cette crise qui pose des causes d’une insécurité alimentaire dans les pays du Sahel pour de mobiliser demain si jamais il y a une intervention militaire de la CEDEAO. Et nous demandons à tous les Etats d’investir les richesses provenant des industries extractives dans des projets agricoles. Quant à nous, nous devrons continuer notre sensibilisation auprès des populations». Et le volet du 3ème objectif de son institution, elle a rappelé que la Mauritanie sort d’une crise alimentaire due à la très mauvaise pluviométrique de l’année dernière tout en rappelant aussi que le programme Emel 2012 de l’Etat était pris pour répondre aux conséquences de cette mauvaise pluviométrique en Mauritanie.
«Mettre les Etats face à leurs responsabilités»
Parlant des responsabilités des dirigeants des pays du Sahel, Zeinabou Coulibaly a souhaité la traduction des discours de ces derniers sur la résilience en acte afin de mettre un terme au cycle de la faim. «Le défi majeur des gouvernements de la région et de la communauté internationale consiste à trouver de meilleurs moyens de renforcer la résilience des communautés face aux chocs tels que la secheresse, en vue d’assurer que la crise de cette année est la dernière dans la région». Et pour la concrétisation de ce vœux pieux, la consultante d’Oxfam, Lalla Aîcha Sy a demandé aux uns et aux autres de s’investir dans une vaste campagne de sensibilisation non seulement des populations, mais aussi et surtout des dirigeants des Etats du Sahel.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien