Débat/Conférence : «Comment le Hip Hop peut-il contribuer aux changement ? »
Les acteurs culturels et artistes-rappeurs-musiciens ainsi que les mélomanes de la musique rap et d’autres personnes se sont penchés, dimanche dernier, dans la salle de conférence de l’Institut français de Mauritanie (IFM), sur l’impact réel que la musique Hip Hop peut effectivement dans le cadre des changements politiques et sociaux des sociétés africaines.L’immense travail abattu par les jeunes artistes de «Y’en marre» était évidemment mis en lumière.
Depuis la publication du programme de la 6e édition du festival Assalamalekoum, un seul et unique thème «Comment le Hip Hop peut-il contribuer aux changements politiques et sociaux ?» a retenu l’attention des jeunes artistes-rappeurs mauritaniens.
Evidemment, ils ne se sont pas fait prier pour venir y participer à cet important débat. Autant donc dire qu’ils sont venus nombreux s’abreuver des riches connaissances et expériences de leurs aînés artistes-rappeurs : Matador du Sénégal, Monza et Bakross de la Mauritanie.
Dans son bref exposé, l’artiste-rappeur sénégalais, Matadar, n’a pas laissé sous silence l’immense rôle joué par les jeunes artistes de son pays pour «empêcher» leur président Me Abdoulaye Wade à modifier à la constitution et à se faire réélire pour un troisième mandat. Il a mis également en lumière les vraies questions que les artistes-chanteurs doivent soulever tout en restant des «militants-défenseurs » des causes nationales, mais apolitiques.
Pour sa part, Bakross a laissé entendre que les jeunes artistes-mauritaniens souffrent d’un manque criard d’infrastructures musicales et locales pour mettre sur le marché des produits musicaux et de se produire à Nouakchott ainsi que dans les villes de l’intérieur du pays.
Quant au président 2 la Rue Publik ou Monza de son vrai Limam Kane, il a exhorté la jeunes-musiciens à se prendre en charge et de ne plus compter sur le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, qui ne cesse de faire preuve de faiblesse dans l’accompagnement des initiatives privées des acteurs culturels du pays.
Sur le registre de la fuite des artistes africains vers d’autres cieux cléments financièrement, Matador a dit sans ambages que lui et ses frères ne peuvent pas au nom des gens qui ont jugé utile de prendre ailleurs des raisons que tout le monde connaît dire le manque de l’économie musicale.
Pis, il a révélé ce sont les dignitaires des pouvoirs publics qui encouragent d’ailleurs le départ massif des artistes contestataires vers les pays européens.
Pour Monza, les artistes-rappeurs-musiciens, qui veulent vraiment changer les choses dans leur pays, n’ont pas besoin de fuir la dure réalité de leur patrie mère. Et ces derniers ne doivent compter que sur eux-mêmes pour créer des structures et des scènes de musique.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien