Dialogue politique : Les attentes de la jeunesse

Publié le par Camara Mamady

        Maimouna_Abdallahi.JPGAprès deux années d’attente du moins de tiraillements politiques des tenants du pouvoir et leurs opposants, le dialogue tant attendu est enfin lancé, le samedi 17 septembre 2011, par le président Mohamed Ould Abdel Aziz sans le moindre représentant de la jeunesse.Une jeunesse, considérée pourtant comme l’avenir du pays, n’y était pas conviée au dialogue du moins officiellement par les organisateurs.Dans un entretien-trottoir, cette jeunesse fait savoir ce qu’elle attende de ce forum des hommes politiques

 

Craintes et espoirs de la jeunesse

 

Elle constitue la plus grande frange de la population mauritanienne. Et a été toujours considérée comme l’avenir du pays, comme d’ailleurs dans d’autres pays. Mais le hic est qu’en Mauritanie, les autorités étaitiques n’ont jamais cherché à savoir ce qu’elle pense de la marche ni de sa société, ni de son pays encore moins à l’associer à la prise d’une quelconque décision, qui engage le pays et son avenir. Pourtant, elle est et restera l’avenir de la patrie du moins jusqu’au moment où elle continuera à constituer la majorité de la population mauritanienne. Elle, c’est bien sûr la jeunesse. Une jeunesse qui est laissée pour compte non seulement par les tenants du pouvoir, mais aussi et surtout par les leaders de l’opposition. Comme en témoignent les déclarations des jeunes mauritaniens interrogés au sujet du dialogue politique Pouvoir/Opposition tels que le cinéaste Abderrahmane Ould Ahmed Salem : «J’ai vu écrire sur les cartes d’invitation ‘’Dialogue national’’, mais ce dialogue n’en est pas un. Ce dialogue est plutôt une discussion entre les hommes politiques je dirai même que c’est une rencontre organisée pour que le président de la Républiqueet ses opposants puissent se rencontrer et évidemment se parlent, mais de quoi ?» Et d’Ould Ahmed Salem de répondre : «Ils ne parleront certainement pas des nombreuses préoccupations de la jeunesse encore moins celles de la majorité de nos compatriotes. Les politiques devraient maintenant se soucier de ce que pense la jeunesse de la gestion du pays, le débat soit toujours porter sur les enjeux électoraux. Cependant, les jeunes gens du pays ont de nombreux problèmes : le manque de communication entr’eux ; l’absence d’espaces publics pour que les jeunes puissent se réunir, même pas un espace virtuel ; pas de symbole national unificateur de la jeunesse mauritanienne ; chacun est dans son coin. En ce qui concerne le dialogue politique pouvoir et opposition, je crois qu’il est toujours bon de prendre langue avec les autres, même avec ses frères ennemis». Un son de cloche différent chez Abdoul Aziz Kane, vendeur des journaux de profession : «Je pense que si Aziz (Mohamed Ould Abdel Aziz, ndrl) commence à écouter ses opposants, il n’y aurait jamais de problèmes en Mauritanie. Mais s’il (Aziz) veut toujours imposer son avis à tous y compris à ses opposants, notre pays ne sortira pas de l’impasse socio-politico-institutionnelle. Parce que ces derniers ne l’accepteront jamais». La preuve, le report des horaires de l’ouverture dudit dialogue politique entre le Pouvoir et l’Opposition pour raisons, apprend-on, des formulations «dialogue politique Pouvoir/Opposition», et non de «dialogue des partis politiques de la Majorité et de l’Opposition»

 

2 Questions… à Maïmouna Mint Abdallahi Salek, Membre de la Société civile

 

«L’absence des grands leaders de l’Opposition vide de tout son sens la tentative de dialogue»

 

Mint Salek connue sous le nom de Mimi n’est plus à présenter en Mauritanie. Evidemment, elle porte plusieurs casquettes auprès des organisations de la société civile. Connue pour son franc parler, nous l’avons rencontrée . Et elle nous a parlés sans ambages. Entretien…

 

Le Rénovateur quotidien : Qu’attendez-vous du dialogue Pouvoir/Opposition ?

Maïmouna Mint Salek : Le dialogue Pouvoir/Opposition entamé depuis le dernier coup d’Etat et qui avait bien démarré à Dakar sous l’égide de tous nos partenaires, doit continuer pour aboutir à une ouverture et à un apaisement du climat socio-politique du pays.

 

Le Rénovateur quotidien : Que pensez-vous de la non participation des partis majeurs tels que le RFD d’Ahmed Ould Daddah, l’UFP de Mohamed Ould Maouloud ?

MMS : L’absence de ces deux grands partis leaders de l’Opposition ainsi que du parti Tawassoul, vide de tout son sens la tentative de dialogue entrepris ces jours-ci par le président de la République et son gouvernment. Les partis APP et El Wiam, quelque soit par ailleurs leur poids et leur histoire, ne représentent pas l’Opposition mauritanienne.

 

Camara Mamady

Le Rénovateur Quotidien 

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