Double scrutin du 12 octobre 2013 : La COD est prête pour le «boycott actif»

Publié le par Camara Mamady

         COD4.JPGMohamed Abderrahmane Ould Moine, Bâ Mamadou Alassane, Jemil Ould Mansour, Ely Ould Mohamed Vall, Mohamed Ould Borboss, Moussa Fall, Salah Ould Hanane et d’autres personnalités des onze partis et formations politiques de la COD ont organisé, lundi dernier, à l’Hôtel Wissal, une conférence de presse pour dire de vives voix qu’ils vont activement boycotter les prochaines échéances électorales du 12 octobre 2013. Et comme si cela ne suffisait pas, ils ont dénoncé les positions «partisanes» des autorités de régulation des élections : le Conseil Constitutionnel et la CENI ainsi que les médias de l’Etat.cod5.JPG

 

La question du boycott du double scrutin législatif et municipal du 12 octobre prochain, par les leaders des partis et formations politiques de l’opposition démocratique regroupés sous la bannière de la COD (Coordination de l’Opposition Démocratique), était sur toutes les lèvres depuis quelques temps déjà. Mais cette question s’est accentuée de plus en plus dans la presse locale depuis l’annonce de la date de la tenue de ces élections tant attendues par les électeurs mauritaniens. Mais maintenant, c’est chose faite, la COD n’ira pas aux élections prochaines du 12 octobre 2013, selon les déclarations du 1er vice-président du RFD (Rassemblement des Forces Démocratiques), Mohamed Abderrahmane Ould Moine. Pis, il a laissé entendre que la COD usera de tous les moyens démocratiques pour empêcher la tenue de ce double scrutin à la date prévue par le calendrier «unilatéral» fixé par le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Comme en atteste cette phrase interrogative des présidents des onze partis de la COD : «Pourquoi la COD boycotte les élections convoquées par le pouvoir en place ?» Et de répondre à cette interrogation: «C’est parce qu’il y a eu, au départ, violation du calendrier constitutionnel des élections que le pays s’est trouvé dans une situation de vide électoral majeur ne pouvant être comblé que par un consensus entre toute la classe politique, excluant par définition toute décision uni latérale. Or, les élections actuelles excluent toute l’opposition et confirment la volonté de fuite en avant du pouvoir (d’Ould Abdel Aziz), encouragé il est vrai par la complaisance de certains membres de la communauté internationale, à l’instar du gouvernement français sous Sarkozy, pour ne citer que cet exemple, et dont le peuple mauritanien attend toujours la rectification.

 

Les autres raisons du «boycott actif»

A en croire les leaders de la COD, le boycott des élections sera un «boycott totalement actif». Autant donc dire que le président du RFD, Ahmed Ould Daddah, et ses compagnons de lutte politique ne laisseront  pas faire.  Et avancent d’autres raisons du boycott de ces élections qui tiendront le 12 octobre en Mauritanie. «Les autorités en charge du dispositif électoral actuel (Premier Ministre, Directeur de l’Etat Civil, responsable central du fichier électoral etc.) sont les mêmes que celles qui avaient été à l’origine du sabotage de l’Accord de Dakar et qui avaient organisé le dispositif de manipulation électorale dénoncé à travers notamment les recours déposés par les candidats à la dernière présidentielle du 18 juillet 2009. Aujourd’hui, il n’y a pas de fichier électoral puisque celui qui existait a été purement et simplement détruit pour permettre au pouvoir de différer indéfiniment toute élection au nom d’une prétendue reconfiguration de l’état-civil par la calamiteuse opération d’enrôlement. Or, l’enlisement de cette opération organisée par une agence opaque et partisane excluant pour le moment au moins une grande partie du corps électoral (notamment les citoyens dans les communes rurales, les Mauritaniens de l’étranger etc.) ôte toute validité aux élections envisagées. Le RAVEL (Recensement Administratif à Vocation Electorale) établi sur cette base est donc taillé sur mesure et ne fait que consacrer la discrimination et l’exclusion d’une partie du corps électoral. Les autorités de régulation des élections (Conseil constitutionnel et CENI) et des média publiques ne donnent aucune garantie de neutralité pour des élections libres, honnêtes et transparentes. «La campagne électorale tapageuse et dispendieuse engagée par le pouvoir avant même l’annonce officielle des élections et utilisant abusivement des moyens considérables de l’Etat disqualifie ces élections, ôtant toute signification à la compétition électorale. Aussi, les paramètres  fondamentaux  d’une élection libre, honnête et transparente ne sont pas remplis (neutralité de l’administration, non utilisation des moyens de l’Etat et de la puissance politique à des fins politiques, implication de hiérarchie militaire et de sécurité dans la compétition électorale)

Camara Mamady

Le Rénovateur Quotidien

 

 

 

 

 

 

 

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