Entretien avec la Réalisatrice Françoise Dexmier : « Fleur de Chagrin est un film sur la vie d’un drépanocytaire mauritanien»
Depuis le 23 octobre courant, la ville de Nouakchott vibre aux sons et aux images de Nouakshort film.De nombreux cinéastes et réalisateurs ont fait le déplacement pour venir y participer dont la réalisatrice Françoise Dexmier.Cette Française, qui partage sa vie entre la Mauritanie et son pays, est à sa 3ième participation.Elle parle de son film «Fleur de Chagrin» en compétition et son projet à Bababé. Entretien
Le Rénovateur Quotidien : Comment vous est venue l’idée du film «Fleur de Chagrin» ?
Françoise Dexmier : Le poète mauritanien, Mamadou Wane, est venu me voir et m’est confié à moi en me disant qu’il est drépanocytaire et qu’il souhaiterait que je fasse un reportage sur la maladie drépanocytose en Mauritanie. Moi, je lui ai proposé de faire un acte créatif pour parler de cette maladie. C’est ainsi que nous sommes tombés d’accord d’associer sa voix off aux belles choses que je filmerai autour de lui. Le film «Fleur de chagrin» est purement contemplatif, qui est basé sur les sens. Nous avons mis l’accent sur le côté sensitif, parce que Mamadou Wane est en train de perdre la vue.
Le Rénovateur Quotidien : Comment avez-vous construit le scenario ?
F. D : En effet, Mamadou m’a proposé de venir habiter chez lui pour avoir une idée précise sur la drépanocytose. Une proposition que j’ai acceptée volontiers pour dire que j’y ai habité trois mois chez lui. Et le film s’est ainsi construit petit à petit lors des petits-déjeuners de tous les matins. Donc c’est discutant avec le poète que j’ai fait les images du film «Fleur de chagrin». Je dois dire que l’idée de la rencontre entre ses mots et mes images est née au fil de nos discussions autour des petits-déjeuners. Les parents de Mamadou Wane ont découvert sa poésie grâce à ce film. Et ils étaient très heureux. Malheureusement son père n’a connu ce bonheur ! Car il est décédé quelques semaines après le tournage. Paix à son âme !
Le Rénovateur Quotidien : Vous êtes présentement à Bababé pour le tournage d’un autre film ?
F. D : Oui, je suis en train de tourner un film qui se passe à Bababé. C’est en fait l’immersion de deux artistes plasticiens : un homme africain, Oumar Ball et une femme européenne, Françoise Dexmier. Deux générations d’horizons différents qui laissent la vie faire son œuvre, c’est une manière, pour nous, de montrer le quotidien du Fouta pendant la période l’hivernage, entre autres.
Propos recueillis par Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien