‘’Guantanamo : Trop, c’est trop…’’Une plaidoirie émouvante !

Publié le par Camara Mamady

           Guan.jpegMe Youssouf Ould Abdallahi est le premier lauréat du Concours international de plaidoiries pour les Droits de l’Homme qui se tiendra désormais, de l’avis des coorganisateurs, tous les ans en Mauritanie. Le jeune avocat avait défendu avec brio la plaidoirie «Guantanamo : Trop, c’est trop… Les cas Ould Sellahi et Ould Abdel Aziz». Une défense pleine d’émotion qui a captivé de bout en bout aussi bien le jury du concours que le public venu nombreux.

 

«L’après-midi du 28 mars 2013, dans un quartier populaire de Nouakchott, une femme dans sa huitième décennie agonisait dans le calme et la dignité. Il y a quelques jours, elle apprit que certains des prisonniers de Guantanamo ont déclenché une grève ouverte de la faim.

 

Elle fut très déçue et dominée par la douleur et le chagrin…» a commencé Me Ould Abdallahi sa plaidoirie à la barre dressée à l’IFM en présence d’un parterre d’acteurs de la société civile et du monde politique mauritanien. Et de réciter ce poème pathétique : «Comme si le poète Samih Al-Qasim l’aidait quand il a dit : ‘’un visage qui disparait petit à petit et ses couleurs pâles s’effacent une vieille femme de mille âges, résistant à sa taille oblique.

 

Pour lever deux yeux fanés, vers l’image de la famille languissante. Où es-tu ? Quand reviendras-tu ? Rentreras-tu avant mon départ ? S’il te plaît… tu as un devoir envers ta mère. Viens un peu. Ne vois-tu pas que je quitte ce monde… ?

C’est Madame Marième, la mère de Mohamedou Ould Sellahi, otage dans la prison de Guantanamo». «Mesdames et Messieurs. Messieurs les juges, une heure de souffrance et d’oppression constitue une longue période. Que dire alors de plus d’une décennie, une décennie d’injustice, une décennie de chaînes et de menottes, 10 ans de négligence, d’oubli et de silence coupable… ?

 

Une plaidoirie émouvante qui est allée au fond des cœurs du public et du jury international présidé par Mohamed Saïd Ould Hamody, tous conçus par cette défense d’un cas des droits de l’homme avéré dont la victime, malgré les dures conditions pénitentiaires a réussi à associer l’humanité toute entière à son calvaire grâce à ces parties de mémoire qui ont pu échapper à la censure des renseignements américains .

 

Camara Mamady

Le Rénovateur Quotidien

 

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