Immigrants : Des gens sans droits !

Publié le par Camara Mamady

 Migrants.jpegLes immigrations font partie de la vie humaine depuis la nuit des temps. Mais depuis un certain temps, le clando n’est pas le bienvenu partout dans le monde. Et la question de la migration est traitée avec des préjugés dans la presse. Pire, les immigrés travailleurs ne sont pas toujours bien traités par leurs patrons. La preuve, bon nombre des domestiques étrangères sont accusées du vol et se retrouvent derrière les grilles en Mauritanie pour avoir tout simplement demandé leur salaire à la fin du mois, parce qu’il s’agit de leurs droits. A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des migrants du 18 décembre, Le Rénovateur Quotidien s’est penché sur ce phénomène.

 

Les raisons du départ

Les jeunes gens quittent de plus en plus leur pays pour se lancer corps et âme à la recherche d’un éventuel eldorado sous d’autres cieux pour diverses raisons, entre autres, le mal-développement, les répressions politiques, le manque d’emploi et de salaire décents pour être à l’abri du besoin ou aller vivre ailleurs pour bénéficier d’autres expériences. Comme en attestent les dires de Mohamed Lamine Kanouté, un jeune immigré malien rencontré à quelques encablures de l’église : «Je n ai jamais pensé m’installer un jour à Nouakchott. Pour moi cette ville n’était qu’une escale pour aller voir ailleurs. Mais je suis là maintenant depuis des années contre ma volonté. C’est parce que je n’ai plus d’argent pour poursuivre mon voyage à la recherche d’une vie meilleure très loin des côtes africaines». Evoquant les mobiles de son départ de ma patrie natale, il confie : «depuis mon jeune âge, j’ai toujours pris du plaisir à m’occuper des vaches laitières de la famille. Maintenant que nous n’en avons plus, j’ai ainsi voulu aller en Hollande pour pouvoir continuer à m’occuper des génisses. Autant vous dire que je suis passionné des vaches laitières depuis tout petit. Bloqué à Nouakchott, je dois me battre pour survivre en faisant quelques travaux domestiques par-ci et par-là. Certains mauritaniens ne nous regardent pas d’un bon œil. Ils pensent que nous sommes à l’origine de tous leurs problèmes». Un autre son de cloche de chez l’immigré guinéen, Alpha Saliou Bah : «Je suis parti de chez moi à cause des grèves répétitives du mois de février 2007. Il y avait une terrible répression policière pour ne pas dire militaire dans tous les quartiers de Conakry. Toutes les activités étaient paralysées dans mon pays. Les étudiants et les élèves ne pouvaient plus aller à l’école. C’est pour cette raison que je me suis frayé un chemin pour venir poursuivre ma scolarité au pays du Senghor. Mais malheureusement, j’ai quitté les bancs parce que je n’avais pas suffisamment de ressources financières. Et je suis venu en Mauritanie pour faire une formation professionnelle tout en faisant des petits boulots pour subvenir à mes besoins et pour préparer mon futur professionnel».

 

«La migration est une chance pour les sociétés»

Dans un atelier de formation des journalistes sur la migration en Mauritanie, Marielle Cartiaux, la Chargée de mission migrations du Groupe de Recherche et de Réalisation pour le Développement Rural (GRDR) avait dit que la mobilité des hommes et des femmes est «une chance pour les sociétés. Elle est une nécessité pour la construction d’un monde de paix». Et Marielle de souligner avec insistance : «Les échanges entre les personnes d’origines et de cultures indifférentes sont sources d’enrichissements». Mieux, si l’on en croit Marielle Cartiaux, le GRDR œuvre pour l’insertion et la lutte contre les discriminations contre les immigrés : le GRDR agit pour l’insertion sociale et économique des personnes issues de l’immigration dans leur territoire de vie. Il développe des recherche-actions sur les discriminations cumulées auxquelles sont confrontées les populations subsahariennes en France dans les domaines de l’emploi, de la santé et de l’accès aux droits ainsi qu’à l’espace public.

Camara Mamady

Le Rénovateur Quotidien

 

 

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