Insécurité alimentaire en Mauritanie : «Il est bien possible de briser le cycle de la faim»
Les membres du CSSA ont organisé, hier, à l’Hôtel Wissal, une conférence de presse au cours de laquelle les uns et les autres ont ouvertement sollicité les journalistes de vulgariser la charte pour la «prévention et la gestion» des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest par voie de presse. Une sollicitation qui a été évidemment acceptée par ces derniers.
Sarr Mamadou, président du (CSSA) Comité de suivi de la sécurité alimentaire en Mauritanie a dit d’emblée que le but de la conférence de presse est et reste la vulgarisation de la charte pour la prévention et la gestion des crises alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Et de rappeler que la Mauritanie, comme tous les pays du Sahel, a été affectée par une insécurité alimentaire chronique, rythmée, par des pics provoqués par des événements climatiques extrêmes, à savoir les sécheresses et les inondations. La fréquence et la sévérité des crises sont devenues structurelles, alors que la capacité d’adaptation des populations à ces crises est faible voir inexistante. Pour sa part, Lalla Aïcha Sy, la chargée du comité de plaidoyer pour le compte d’Oxafm international, a également dit que la charte est méconnue par les Mauritaniens. Elle s’est ainsi formalisée que les autorités mauritaniennes ne jouent pas leur «rôle régalien» d’information et de vulgarisation de ladite charte.
La Mauritanie, une priorité pour l’Oxfam
Quant à Demba Diop, le chargé de question du suivi dans le CSSA, il a indiqué que la Charte a été signée par les gouvernements, les ONG de la société civile et les PTF (Partenaires techniques et financiers) tout en dévoilant que la Charte ne comprend en fait que quatre piliers. Ces piliers sont l’information et l’analyse sur l’état de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la concertation et la coordination entre acteurs, l’analyse consensuelle pour le choix des outils de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles, l’aide et l’assistance dans la réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles. Sur un autre volet, il a rappelé que c’est dans ce cadre qu’Oxfam international s’investit depuis ces deux dernières années dans le suivi régulier des engagements pris dans six pays que sont la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Concernant ce suivi évaluation, deux rencontres se sont tenues cette année à Dakar et à Niamey et qui recommandent fortement le renforcement de la connaissance, la compréhension et l’appropriation de la charte par les parties prenantes ; la promotion du leadership des gouvernements ; l’engagement des PTF dans le renforcement de la société civile, pour l’aider à jouer son rôle de veille et de défense ; le renforcement des réserves alimentaires existantes et leur bonne gestion.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien