Le président Messaoud Ould Boulkheir: De la contestation au silence radio

Publié le par Camara Mamady

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«Aziz a gagné une bataille, mais pas la guerre », avait dit, lors d’une conférence de presse, le président candidat malheureux, Messaoud OuldBoulkheir, en parlant de la victoire du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Pour les observateurs de la scène politique, c’est cette déclaration aurait sonné le glas de la contestation des résultats des présidentielles du 18 juillet 2009 parce que le candidat du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD), en prononçant cette phrase, venait de reconnaître tacitement la victoire de Ould Abdel Aziz, vainqueur déclaré au premier tour par le ministère de l’Intérieur. Une victoire qui a été, d’ailleurs, confirmée, quelques jours après, par le Conseil Constitutionnel. Ayant compris la quintessence de ce message du président de l’Assemblée nationale, le président élu, Ould Abdel Aziz avait invité ses adversaires politiques- Messaoud Ould Boulkheir et Ahmed Ould Daddah,
 respectivement classé 2ème et 3ème desdites présidentielles du 18 juillet 2009 – à la cérémonie de son investiture, le mercredi 05 août 2009, au Stade Olympique de Nouakchott.

Mais ces derniers ne répondront pas à son appel et n’ont manqué de donner les raisons de leur refus dans un communiqué conjoint publié le même jour, sous prétexte que « Mohamed Ould Abdel Aziz a superbement ignoré leur appel à la constitution d’une commission d’enquête consensuelle.  » Et depuis ce refus médiatique, c’est le silence radio du côté de l’emblématique dirigeant de l’Alliance Populaire Progressiste (APP). Tant et si bien que la formation du 1er gouvernement de l’ère du « changement constructif » ne le fera pas sortir de son mutisme. Pas une fois, le président de l’APP ne commentera ce gouvernement. De nombreux citoyens s’interrogent et/ou épiloguent sur les raisons du silence radio de Messaoud Ould Boulkheir. Certains ont laissé entendre que « le président de l’Assemblée serait en train de se remettre de sa double défaite, ne réussissant ni à faire échouer le coup d’Etat du 06 août 2008 et
 ni gagner la présidentielle menée tambour battant dans un laps de temps. » Pour les autres, « il est en train de prendre du recul pour mieux bondir car, une fois de retour sur scène, il mènera la vie dure au gouvernement et au pouvoir de son adversaire victorieux des présidentielles du 18 juillet 2009. »

Ahmed Ould Daddah : Le seul et unique opposant

Nonobstant son semblant isolé sur la scène, le chef de file de l’opposition démocratique Ahmed Ould Daddah n’entend pas laisser le champ politique libre au président de la République. La preuve, il a mis à profit la formation du cabinet ministériel du Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf pour faire entendre sa position en ces termes : « Les figures les plus marquantes du nouveau gouvernement ont été désignées sur des bases de clientélisme.  » Pour jeter un froid sur la capacité des membres du nouveau gouvernement, la direction de communication du RFD ajoutera qu’ »il s’agit d’un gouvernement dont certains membres, y compris le Premier Ministre, siégeaient au gouvernement issu du coup d’Etat, incapable, une année durant, de trouver des solutions à ces problèmes. Cette équipe est responsable de l’utilisation des moyens civils et militaires de l’Etat de la campagne du général Mohamed Ould Abdel Aziz, en flagrante violation de la lettre et de l’esprit de la constitution et des lois de la République ».
Dans une plus récente déclaration, le RFD vient encore une fois de tirer à boulets rouges sur le régime du président Aziz : « Les habitants du quartier pauvre de «Hay Sakine» à Nouakchott viennent de réaliser, à leur détriment, les limites du régime populiste du général Mohamed Ould Abdel Aziz, présenté tout au long de sa campagne électorale par ses laudateurs comme étant le  «Président des Pauvres » .

Camara Mamady
Source : Nouakchott Info

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