Les Artistes invités de M-ART : Entre admiration et plaidoyer
Kemboury Bessane, El Bachir Tahiry et Baba Ly sont des artistes-plasticiens étrangers qui étaient invités à prendre part à la 4ème édition du festival ‘’Libre Art’’. Ils sont allés à Kaédi en compagnie de leurs hôtes artistes-plasticiens mauritaniens et ont participé à la peinture de la fresque de ladite ville avant de venir individuellement faire une toile magnifique avec une chaise, qui était d’ailleurs le thème de cette quatrième édition du festival. Mieux, les uns et les autres ont jeté un regard sur le travail de nos artistes-plasticiens.
Rencontrée dans l’enceinte de la cour de l’IFM le dimanche soir dernier, Kemboury Bassane, l’artiste-plasticienne sénégalaise, ne tarit pas d’éloges sur les toiles et la qualité de travail de ses convives artistes-plasticiens mauritaniens. «La plupart des artistes-peintres mauritaniens n’ont pas reçu de formation académique, mais qu’à cela ne tienne, les uns et les autres font un travail remarquable dans le domaine de l’art plastique en particulier et de la peinture en général. Et j’avoue que je suis admirative de leur volonté et de leur détermination à faire parler de la Mauritanie sur plan artistique. Pour ce faire, ils ont besoin du soutien de tous et surtout du ministère de la Culture, mais également du département de l’Artisanat», a-t-elle lancé. Et pour l’artiste-plasticien marocain, El Bachir Tahiry, qui peint depuis 24 ans, a laissé entendre que chaque artiste-peintre est spécialement différent des autres de sa profession et dans son travail. Donc on ne doit jamais comparer un artiste-plasticien à un autre. De fait, il a dit et redit en guise d’argumentation qu’un artiste peint selon ses aspirations du moment et selon son environnement immédiat. «J’ai 34 ans et je peins depuis 24 ans, mais mes toiles n’expliqueront jamais les quotidiens d’un pays que je n’ai jamais entendu parler. Et je suis un artiste qui peint les faits et gestes de mes concitoyens marocains de tous les jours, mais aussi des mes frères africains sur le continent. Parce que je m’intéresse beaucoup trop à ce qui se passe sur le contient noir. Les artistes mauritaniens ont la volonté, la détermination, mais ils n’ont besoin que de l’aide du ministère de la Culture et de leurs compatriotes mécènes pour continuer à travailler et à promouvoir à la culture de leur pays». Quant à Baba Ly, qui est fils d’un grand artiste-plasticien sénégalais, il a révélé que la créativité et l’imagination se lisent aisément sur les toiles des artistes-plasticiens mauritaniens tout en ajoutant que cet état de fait est d’ores et déjà une très bonne chose pour ces artistes autodidactes qui veulent hisser l’art de leur pays au sommet de l’art continental. Ils sont sur la bonne voie. Une aide venant du ministère ne peut les booster dans le bon sens. Et j’espère que ces hommes et femmes de ce département finiront par entendre mes prières pour mes amis».
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien