Majorité et Opposition : La bipolarisation divise-t-elle les Mauritaniens ?
La démocratie à l’occidentale voudrait que chaque pouvoir ait «son» opposition. Mieux, cette opposition démocratique doit être dotée d’une Institution propre aux contrepouvoirs constitutionnellement reconnue et dirigée par le leader du parti de l’Opposition ayant le plus grand nombre de parlementaires. C’est le cas en Mauritanie depuis les élections, qui ont porté Sidioca à la tête de la Mauritanie qui ont consacré le président du RFD Ahmed Ould Daddah Chef de file de l’Opposition démocratique mauritanienne. Mais hélas, le président du PLEJ, Bâ Mamadou Alassane, croit dur comme fer que la bipolarisation de la scène politique d’un pays ne peut que diviser ses citoyens.
Depuis un certain temps, le leader du PLEJ, ne rate aucune occasion de partager les fruits de ses réflexions avec ses concitoyens pour la bonne marche de la Mauritanie. Il fustige vertement les idéaux fondés sur les élections. «La démocratie a échoué en Afrique et en Mauritanie : les élections ne sont aucunement pas les réponses sur lesquelles il faut compter pour résoudre nos problèmes politiques». L’ancien compagnon de Moktar Ould Daddah, dit à qui veut l’entendre que la bipolarisation de la scène politique mauritanienne (un pouvoir et une opposition) ne peut que diviser les Mauritaniens. «Il faut mettre fin à la démocratie de la bipolarisation : majorité et opposition. Et toute la classe politique est convaincue que l’on ne peut pas parler de démocratie en évitant la bipolarisation. Mais moi, je dis, je répète et je suis prêt à le démontrer de nouveau que pour un pays comme le nôtre, qui croit aux mêmes principes et aux mêmes valeurs parce que un Etat musulman à 100%, sunnite et de rite malékite, qui a opté pour une République Islamique, qu’une telle bipolarisation ne se justifie guère», prônant à la manière du Père fondateur le vœu de créer un parti pour tous les Mauritaniens à l’aune du PPM.
Les méfaits de la bipolarisation
A en croire le président du PLEJ, la bipolarisation est «nuisible», suggérant de la briser pour lui substituer une autre forme de démocratie. Celle qui unit mieux les Mauritaniens au lieu de les diviser et de les couper en deux. Cette autre forme de démocratie doit mettre en œuvre ces trois valeurs-là : l’Unité, l’Egalité de chances et le Consensus. En appliquant ces trois valeurs, on banalise ou l’on supprime la bipolarisation et ses méfaits, et l’on construit une société mauritanienne consensuelle, unie passible donc sans ces crises que nous avons connues 20 ans durant. «Pour construire une telle société bipolaire, je vous renvoie à mes propositions contenues dans ma lettre dont un résumé a été publié précédemment dans vos éditions » a-t-il conclu.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien