Rôle de l’image dans le rapprochement des cultures: «L’image sert à briser les frontières… et à déshabiller les préjugés».
Le professeur Cheikh Saad Bouh Kamara et le directeur de la Maison des cinéastes, Abderrahmane Ahmed Salem ont animé, à l’espace culturel Diadié Tabara Camara, une conférence de presse sous le thème « Le rôle de l’image dans le rapprochement des cultures».
Au cours de cette conférence, le sociologue Kamara et le cinéaste Abderrahmane ont tenté de revisiter, à travers le rôle de l’image et de la culture, les différentes thématiques consacrées à la composition de la société mauritanienne, qui ne sont des facteurs d’intégration de la culture et des peuples….
Après le mot de bienvenue du directeur de l’Espace Culturel de Diadié Tabara Camara, le professeur Cheikh Saadbouh Kamara a dit «C’est un plaisir d’être, ici, ce matin avec vous et de parler du rôle de l’image dans le rapprochement des cultures.
C’est également un plaisir d’aborder ce sujet avec le cinéaste Abderrahmane Ahmed Salem. A travers son institution, la Maison des cinéastes, il joue un grand rôle du rapprochement des différentes composantes ethniques de la Mauritanie. Rien que cela, il mérite le respect et la considération de tous les Mauritaniens».
Prenant la parole à son tour, Abderrahmane Ahmed Salem plantera le décor de la conférence de presse en ces termes : «Aujourd’hui, à notre niveau, à travers la Maison des cinéastes, nous essayons, tant bien que mal, tous les jours à rapprocher les hommes et les femmes par le billet de la culture cinématographique.
«L’image et la culture sont des facteurs d’intégration».
Parlant du thème «le rôle de l’image dans le rapprochement des cultures», le professeur Cheikh Saabouh Kamara dira, d’emblée, «nous allons d’abord parler du rôle de l’image puis après celui de la culture dans n’importe quelle société».
Abordant spécifiquement le volet de l’image, il soulignera que : «L’image est une représentation. Cette représentation peut être une photo, un portrait,… ». Pour ressortir de l’importance de l’image, il indiquera : «L’image laisse toujours un impact sur celui ou celle qui l’a regardée. Parce qu’elle est plus perceptible que l’écrit ou la parole. Elle est plus représentative de tout».
Abordant le volet de la culture, il dira : «Les anthropologues et les sociologues ont toujours tendance à séparer la culture et la nature. Pour moi, les deux ne font qu’un». Collant le thème à la spécificité de la population mauritanienne, il laissera entendre qu’: «En Mauritanie, nous avons quatre composantes de notre société, qui sont les Arabes, les Soninkés, les Wolofs et les Haalpoulaars.
Ces différentes identités mauritaniennes représentent la transversalité de l’identité mauritanienne. Une identité mauritanienne riche de sa diversité culturelle».
Toujours parlant de la Mauritanie, il ajoutera que : «La Mauritanie est caractérisée par :
- la religion musulmane (tous les Mauritaniens sont musulmans, un facteur d’unificateur)
- 4 composantes riches de sa diversité culturelle
- un peuple métis (un pays de métissage et de brassage identitaire)
- l’ouverture sur le monde (désormais les Mauritaniens sont de plus en plus ouverts sur le monde pour cause de sa diaspora à l’étranger).
Pour illustrer à travers une phrase son allocution, il terminera par dire que : «Un professeur nous disait toujours qu’ ‘’ Un tapis est riche de la diversité de ses couleurs et de ses fils’’ Quant à nous les Mauritaniens, nous soyons fiers de notre diversité ethnique et multiraciale».
«Le cinéma sert à briser les frontières… »
Pour évoquer l’expérience cinématographique de la Maison des cinéastes, son directeur Abderrahmane Ahmed Salem indiquera : «Depuis la création de la Maison des cinéastes, nous faisons de notre credo, le rapprochement des différentes composantes de notre pays. Et cela, même dans les spots publicitaires que nous réalisons. Nous faisons toujours en sorte que les deux visages de la Mauritanie soient pris en compte».
Soulignant le rôle de l’image dans le rapprochement des cultures, il ne manquera pas de dire : «A travers nos productions cinématographiques, nous avons rapproché les populations à leur passé et les projetés dans leur futur».
Donnant un exemple sur la ville de Oualata, il laissera entendre que : «Dans la ville de Oulata, il y a le quartier des griots, des haratines, des nobles …. Mais grâce à la magie du cinéma, nous avons réussi à mélanger tout ce beau monde dans une seule et unique salle de cinéma. Pour moi, le cinéma sert à briser les frontières entre les hommes et leurs cultures».
Pour clôturer la conférence de presse, le professeur sociologue, Cheikh Saadbouh Kamara martèlera : «En face d’une image, il y a forcément une attente. Et l’image sert à déshabiller les préjugés d’une société à travers les différentes thématiques abordées. Elle nous permet de faire un devoir de mémoire. Ce devoir de mémoire doit refléter la véracité et la fiabilité des faits racontés».
Rappelons que les jours de la semaine nationale du film (SENAF) se suivent mais ne se ressemblent pas. Comme en témoigne le thème du jour: «Rôle de l’image dans le rapprochement des cultures».
Camara Mamady
Nouakchott Info