Zone de Sbéikha de Toujounine : Après le passage du Hakem, la désolation s’installe !
Le Hakem de Toujounine est repassé, mardi dernier, dans la zone de Sbékha de Toujounine. Et il n’a pas encore fait les choses à moitié. Sous ses ordres les baraques ont volé en éclats. A cette allure de déguerpissement, les squatters de cette zone de Sbéikha (zone saline) n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Le mardi 14 mai courant, le préfet de Toujounine est encore passé dans la zone de Sbékha de Toujounine comme il en a pris l’habitude depuis ces jours-ci pour détruire les baraques des familles qui ne veulent pas quitter ces lieux prétextant que la Mauritanie appartient à tous ses citoyens. De sources proches de la préfecture, il a été gentiment demandé aux squatters installés dans la zone de Sbékha de Toujounine de prendre leurs cliques et leurs claques, et de vider les lieux. Mais ces citoyens mauritaniens, qui ne l’entendent pas de cette oreille, continuent à y vivre comme si de rien n’était. Pour cause, les autorités préfectorales ont évidemment sorti les gros moyens pour les déguerpir de cette zone. Un acte diversement commenté par ces populations qui auraient tout «perdu» comme on pouvait s’y attendre et qui sont restées dans la désolation totale. En témoigne le propos de Houssein Ould Mohamed Yahya, qui avait presque les larmes aux yeux : «Nous avons tout perdu. Mes deux baraques ont été démolies par le préfet et ses hommes. Regardez mon frère ce qu’ils nous ont faits. Est-ce que c’est de cette façon qu’on doit traiter un citoyen de son pays ? Je ne sais pas du tout où vais-je passer la nuit aujourd’hui ? Regardez ma famille ! Je suis sûr et certain que les autorités publiques pour ne pas dire Aziz vont attribuer cette zone de Sbéikha aux hommes riches » dit-il.
Sauver ce qui peut l’être encore
A quelques mètres d’Ould Mohamed Yahya, il y a une jeune femme du nom de Fatma Mint Ethmane qui essaye de sauver ce qui peut l’être des outils scolaires de ses enfants. Visiblement, il n’y a vraiment pas grand-chose à sauver puisque les baraques ont été chamboulées par les gardes du Hakem. «Nous sommes d’accord que les autorités publiques viennent déguerpir les personnes, qui occupent les voies publiques pour les libérer complément, mais pas pour faire quitter les pauvres populations qui ne peuvent pas s’acheter une parcelle de terre pour y construire un toit», a-t-elle fait savoir. A en croire d’autres témoins qui étaient complément sous le coup de la colère : «Ould Abdel Aziz aurait sa parcelle juste à quelques mètres de la zone de Sbéikha». Une information confirmée à demi-mot par Sidi Mohamed Ould Sid’Ahmed en ces termes : «Il semblerait que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a mis ses conteneurs sur sa parcelle de terre à 100 mètres d’ici». Vrai ou faux, ce qui est certain, ce que les squatters de la zone de Sbékha de Toujounine sont vraiment dans une désolation totale après le passage du hakem.
Camara Mamady
Le Rénovateur Quotidien