Quartiers sinistrés de Nouakchott : Manifs contre «l’inaction» des autorités

Publié le par Camara Mamady

    Manif3.jpg Manif2.jpg   Manif1-copie-1.jpgLes habitants des quartiers sinistrés de Nouakchott, particulièrement des moughataa de Sekbha et d’El Mina ont manifesté hier lundi pour dénoncer l’inaction des autorités devant leur calvaire.

 

Des tourments qui durent depuis plus d’une semaine, aggravés par les averses intermittentes qui continuent de tomber pour la troisième journée consécutive sur la capitale.

 

Surpris de l’indifférence flagrante des pouvoirs publics devant leurs souffrances sans cesse accentuées, malgré l’annonce par l’Etat de la mise en place d’un comité interministériel pour leur apporter aide et assistance, les manifestants ont pris cette fois l’assaut des résidences de leurs élus municipaux.

 

Des représentants qu’ils accusent d’être partiellement responsables de leurs supplices, dés lors où la mobilisation de ces élus pour leur venir au secours, demeure à leur point de vue en deçà des attentes, voire très disproportionnée par rapport à leur grande verve politique, à l’occasion de contextes électoraux, quand ils s’investissent corps et âme pour bénéficier des votes de leurs administrés.

 

En effet, les manifestants de la Moughataâ de la Sebkha, auxquels se sont joints d’autres issus des quartiers sinistrés de la capitale, sont massivement sortis dans les rue de cette commune pour dénoncer de vive voix leur ras-le-bol et condamner la passivité des autorités publiques voire communales devant les inondations qui s’intensifient jour après jour.

 

Les jeunes manifestants ne trouvaient aucune gène pour scander en chœur : «Où est le président des pauvres ? Où est celui qui s’est autoproclamé le président des pauvres pour avoir nos voix lors de la présidentielle du 18 juillet 2009 ?».

 

Ces événements ont commencé au carrefour communément nommé garage Abou à Sebkha. Les manifestants allaient dans tous les sens du quartier et sur les principales artères de cette populeuse commune.

 

A quelques encablures de la demeure de la maire-sénatrice, Raby Haîdara, d’autres habitants de Sebkha s’étaient rassemblés dans la rue. Ils prirent directement la direction de la résidence de leur double représentante au parlement et dans les conseillers municipaux.

Objectif : lui signifier maintenant de faire quelque chose pour tirer ses électeurs de l’emprise des eaux.

 

Selon les propos d’un Professeur répondant au nom d’ Hamat Amadou, les habitants de Sebkha n’arrivent plus à dormir depuis quelques jours, précisant que toutes les maisons sont inondées et que certaines personnes essayent même de se trouver un lit sur les différents bidons alignés remplis de sable pour ne pas flotter dans les marécages. Il a confié également que d’autres habitants passent la nuit sur les toits, pour se mettre à l’abri des eaux qui arrivent souvent à l’improviste à l’intérieur des pièces emportant avec impuretés et ordures.

 

Les médias sensibilisés sur le calvaire

 

Volontaire et engagée, Aïcha Diop, l’une des initiatrices de la manif, a improvisé une visite guidée des journalistes présents sur les lieux des sinistres pour relayer l’information. C’est ainsi que les médias mobilisés pour cette circonstance ont pu accéder aux différentes maisons inondées.

 

S’adressant à la presse, le jeune Dia El Hadj s’est interrogé comment un président de la République qui reconnait ne rien pouvoir face aux inondations qu’Allah a envoyées, peut penser que ses déclarations soient correctes, soulignant que même impuissant, le Chef de l’Etat pouvait au moindre des cas ne pas jeter l’huile sur le feu par ses propos déplacés et méprisants pour ses administrés.

 

« C’est maintenant aux Mauritaniens de tirer les choses au clair lors des prochaines élections municipales et législatives» a-t-il dit, allusion à l’orientation vers le choix de nouveaux représentants plus engagés à servir l’intérêt général que les actuels, indiquant que toutes les maisons ou presque de la commune sont inondées et les rues envahies d’eaux sans que ce désastre ne suscite le moindre élan de solidarité ou de compassion de la part des autorités.

 

A propos des jeunes manifestants, notons par ailleurs qu’arrivés au niveau de la résidence du maire, ils ont scandé des paroles hostiles à leur élue : «Raby Haîdara, nous n’en pouvons plus ! Fais maintenant quelque chose pour tes électeurs !».

 

C’est dans cette ambiance inamicale que des éléments de la Garde nationale sont venus pour disperser les manifestants. Voyant le reporter du portail Cridem Babacar Baye Ndiaye, en train de faire son travail de journaliste, le chef des gardes mobilisés sur les lieux pour disperser les manifestants donnât immédiatement ordre à ses éléments de l’arrêter. Conduit puis malmené, par les gardes, le journaliste fut dépossédé, nonobstant la présentation de sa carte de presse, de son appareil photo. C’est en début de la soirée qu’il se verra restituer son appareil

 

CM – MOML

 

Le Rénovateur Quotidien 

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