Pluies sur la capitale : La vie tourne au ralenti à Nouakchott !

Publié le par Camara Mamady

 

    amta1r-copie-1.jpgLa ville de Nouakchott et la pluie ne font décidemment pas bon ménage. Il suffit qu’il pleuve sur Nouakchott pour que les maisons, rues et ruelles de la capitale soient envahies de milliers de mètres cubes d’eau.

 

Avec deux pluies en moins de 48h dont des averses intermittentes du lundi soir au mardi en début d’après-midi, la vie, dans toutes ses manifestations tourne au ralenti à Nouakchott: Reportage sur les mille et un problèmes des citoyens des différents quartiers.

 

Depuis la nationalisation du secteur du transport, les chauffeurs de taxi se font de plus en plus «désireux» dans la circulation urbaine. Pis, certains d’entre eux se font même priés pour qu’ils acceptent d’aller dans certaines parties de la ville.

 

Et d’autres jouent librement, au vu et au su des autorités publiques, sur la corde du chantage pour faire grimper les prix au grand dam des pauvres citoyens, qui n’en peuvent plus de supporter cette hausse des tarifs des transports.

 

Et pour cause, certains habitants de ces quartiers périphériques, qui ne peuvent pas débourser une importante somme pour les frais de transport, sont donc obligés de faire des trajets à pied pour se rendre au centre ville.

 

En témoigne les propos de Bâ Mamadou Lamine : «Tout grimpe à la vitesse supersonique à Nouakchott, même la pluie fait grimper les prix des transports urbains ! Nous sommes présentement dans quel monde ?! Les autorités publiques doivent avoir un œil sur les tarifs des transports urbains!»

 

Contrairement à Bâ, qui continue à se lamenter au bord de l’un des ruelles de Sebkha à quelques mètres de l’ancien commissariat, une vieille femme, sinistrée des inondations, se bat pour sauver ce qui peut l’être dans sa demeure.

 

Sa maison est complément sous l’eau : les matelas et autres objets flottent à la surface d’eau depuis le matin. «Il n’y a pas de canalisation d’eaux dans ce quartier, vous voyez les eaux qui viennent… (elle montre de la main d’où viennent les eaux de ruissellement remplir dans sa demeure). «Et je ne sais pas que faire pour les contrer ?», s’interroge cette pauvre vieille dame, qui doit faire face toute seule à cette situation d’inondation.

 

Les habitants sur les toits.

Certains habitants de Nouakchott, qui connaissant évidemment l’état désastreux de la dalle de leur maison, ne quittent pas leur toit. Et Armés d’un balai et autres ustensiles, ils y demeurent longtemps sous la pluie pour empêcher les eaux de suinter dans leur maison. Pour ce faire, ils vont balayer les différentes stagnations d’eaux sur les toits de leur maison. Ce qui n’est pas du tout une mince activité.

 

Comme en attestent les dires de Mohamed Ould Soueïd’Ahmed : «Il n’y a que des vieilles maisons à la Socim. Et pour sauver mes marchandises des fortes eaux de la pluie, je suis obligé de monter sur le toit de la boutique pour balayer les eaux stagnantes au fur et à mesure que la pluie continue à tomber sur la ville.

 

Malheureusement pour nous, nous répétons ce geste tous les ans. Le propriétaire ne veut débourser la moindre somme pour faire face à cette situation, qui ne cesse de nous fatiguer chaque année pendant la saison des pluies.

 

Je balaie le toit de la maison depuis trois heures du matin». Il n’est pas également facile de se frayer un chemin au rond point de la polyclinique pour rallier le centre-ville ! Mais les uns et les autres le font quand même avec les moyens de bord. Certains marchent et pataugent dans la boue.

 

Le malheur des uns fait le bonheur des…

 

Assis tranquillement dans un restaurant du populaire quartier de Medina3, un ressortissant malien, laveur de voitures de son état, rumine sa colère noire contre la pluie, qui ne cesse de tomber sur la ville. «Je vois maintenant pourquoi les Mauritaniens, surtout ceux de la ville de Nouakchott, n’aiment pas la pluie !

 

Dès qu’une petite goutte de pluie tombe dans cette ville tout se gâte : le commerce et autres affaires. Les laveurs de voitures sont présentement au chômage techniquement.

 

Parce que les gens ne vont pas passer toute la journée à laver leurs voitures pour cause de la pluie. Je termine de prendre mon petit déjeuner, je dois aller au lit pour poursuivre mon sommeil», a-t-il fait impuissamment savoir.

 

Car, le pauvre ne peut pas empêcher la pluie. Et pourtant, la pluie gâchera sa vie encore pour quelques temps. Mais ce sont les mécaniciens de moto et autres moyens de locomotion, qui se frottent maintenant les mains pour les dommages : les propriétaires de ces moyens de déplacements ne font que se bousculer dans leur garage pour des réparations. Autant dire que la période de malheurs des uns (des laveurs de voiture) coïncide au moment de gains des garagistes…

 

Camara Mamady

Le Rénovateur Quotidien

 

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